Les bienfaits des huiles biologiques en savonnerie

Les bienfaits des huiles biologiques en savonnerie

La fabrication d’un savon nécessite un minimum de 72% d’huiles.

Le savonnier est donc avant tout un expert en acides gras, qui saura choisir et transformer les huiles de la façon la plus adaptée selon l’usage attendu.

Un acide gras est une famille de molécules lipidiques, qui renferme notamment les oméga-3, -6 et -9.

La qualité d’un cosmétique lavant ou non est particulièrement lié à sa composition en huiles végétales, en quantité et en qualité.

En cosmétiques, les huiles végétales sont véritablement le nerf de la guerre et font l’objet d’une bataille commerciale insoupçonnée.

Sans corps gras, il n’y aurait pas de crèmes, ni de baumes, savons, gels douches, maquillages, mousses à raser, déodorants…

Ces huiles peuvent être de trois origines : végétales, animales ou minérales.

La saponification industrielle utilise prioritairement les huiles extraites à partir de solvants chimiques (raffinées) : huile de Palme, de Soja, paraffine (pétrole) car elles sont peu chères et très disponibles, mais posent un véritable problème environnemental dont on connait aujourd’hui les désastres.

La graine de palmier à huile donne deux huiles totalement différentes (le Palme et le Palmiste). Un deux-en-un très rentable qui permet de faire des savons durs et très blancs.

Cette industrie principalement basée en Indonésie, utilise également en grande quantité les huiles animales issues de carcasses d’abattoirs (indiquée Sodium Tallowate sur la liste des ingrédients du produit). Les huiles animales n’ont aucune obligation traçabilité en termes de race ou géographique. N’importe quels restes animaux peuvent être utilisés.

Si les savons de Marseille sont traditionnellement réalisés avec de l’huile d’olive, c’est parce que la transformation ancestrale des olives en aliment produisait également une quantité importante de rebus (huile de grignon, huile non comestible dite déclassée). Les résidus étaient donc recyclés en savon pour ne perdre aucune matière. Une idée tout à fait vertueuse de valorisation des déchets.

En utilisant la cuisson de la pâte à savon, il est possible de recycler n’importe quel corps gras.

C’est la raison pour laquelle il y a quelques années ont pouvait trouver dans les savons d’Alep de l’huile de vidange sans que l’utilisateur ne s’en rende compte à l’usage…

Il est également une tradition en Espagne qui consiste à fabriquer le savon de ménage avec les huiles de friture au sein de chaque famille.

La méthode de saponification à chaud est donc recommandée pour réaliser des savons avec à peu près tout et n’importe quoi, ce qui ne leur confère pas de vertu particulière hormis celle de décaper les sols ou de laver le linge.

En saponification à froid il est en revanche impossible de travailler avec des huiles de mauvaise qualité ou de recyclage, en raison du processus chimique bien plus délicat, et durant lequel les huiles peuvent s’oxyder sur le savon, rendant le produit invendable.

L’artisan savonnier à froid maîtrise parfaitement les propriétés organoleptiques des huiles, ainsi que les indices de saponification, d’iode et d’oxydation, les insaponifiables, sans parler des proportions d’omégas 3, 6 et 9 différentes dans chacune d’elles.

Tous ces éléments sont essentiels à la réussite du produit, et très complexes à conjuguer avec la soude et les autres ingrédients de la recette (laits, miels, colorants, huiles essentielles).

Il faut également prendre en compte les points fumée (température critique transformant les acides gras en acides trans- )

C’est la raison pour laquelle vous pouvez facilement rater votre savon en le faisant chez vous d’après un tuto tout prêt.

En savonnerie à froid, nous utilisons prioritairement des huiles végétales vivantes et extraites avec soin (vierges ou extraites mécaniquement par première pression à froid) car elles contiennent tous les actifs provenant des plantes dont elles sont issues. Elles apportent à la peau un véritable produit de soin.

Chaque huile a ses particularités, chaque savon a des objectifs différentes, chaque peau est unique.

Une fois saponifiées, les qualités physico-chimiques des huiles sont très différentes : certaines vont apporter de l’onctuosité, du moussant, du lavant, de l’hydratation, des savons durs ou mous. certaines peuvent également assécher la peau.

Par exemple, l’huile de coco a des qualités moussantes mais asséchantes, le beurre de karité conserve ses qualités anti-inflammatoires car il possède une grande quantité d’actifs insaponifiables, l’huile d’olive ne mousse pas mais donne des savons durs naturellement bruns.

Il nous faut donc les choisir avec soin selon leur qualités chimiques ainsi qu’organoleptiques, mais aussi leur mode d’extraction, leur stockage (pour éviter les contaminations aux phtalates), leur conservation et leur disponibilité sans nuire à l’environnement.

L’origine géographique est également un grand enjeu dont nous avons la responsabilité, car plus une huile est utilisée et sollicité pour ces vertus saponifiantes ou cosmétiques, plus elle est cultivée, plus elle perd ses vertus par une exploitation intensive, ce qui finit par poser des problèmes éthiques, sociétaux et environnementaux. C’est ce qui s’est passé avec l’huile d’Argan au Maroc, aujourd’hui surexploitée pour les grands noms de la cosmétique, et qui ne permet plus aux coopératives de femmes de tirer des revenus décents pour elles-mêmes, contrairement au projet d’origine il y a 20 ans.

Comme le film hydrolipidique, les corps gras jouent un rôle primordial de barrière et de protection cutanée.

L’acide gras des huiles végétales est un véritable « élément de structure » pour la peau.

Le savonnier ajoute en fin de fabrication, lors de la phase de prise de la pâte à savon, un pourcentage d’huiles végétales vierges en surplus, appelé aussi Surgras.

Ces huiles « en trop » ne seront pas saponifiées et resteront à l’état de gouttelettes d’huiles au cœur du savon. Elles viendront donc hydrater la peau lors de l’usage du savon.

Un savon à froid contient environ 5 à 10% de surgras.

Plus il y a de surgras, plus le savon sera hydratant ou ultradoux. Il sera également plus cher à la fabrication et à l’achat pour le consommateur.

Nos savons contiennent tous 4 huiles végétales biologiques, vierges et végétales : huile de tournesol française, huile de coco, beurre de karité, huile de ricin. Ils sont surgraissés à 8 % pour une hydratation intense.


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